Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Les proches des deux Français détenus en Iran, sans nouvelles, dénoncent une "disparition forcée"
information fournie par AFP 27/06/2025 à 21:38

Anne-Laure Paris (d), fille de Jacques Paris, et Noémie Kohler, soeur de Cécile Kohler, lors d'une conférence de presse à Paris, le 27 juin 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Anne-Laure Paris (d), fille de Jacques Paris, et Noémie Kohler, soeur de Cécile Kohler, lors d'une conférence de presse à Paris, le 27 juin 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Les familles et les avocats des deux Français détenus en Iran depuis trois ans, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, ont dénoncé vendredi leur "disparition forcée" après le bombardement lundi par Israël de la prison d'Evine à Téhéran, où ils étaient détenus.

"Nous ignorons tout du sort de Cécile et Jacques, nous ignorons s'ils sont encore vivants, nous ignorons où ils sont", a alerté lors d'une conférence de presse la sœur de Cécile, Noémie Kohler, qui a réclamé "une preuve de vie immédiatement".

"Etant donné la gravité de la situation, je m'exprime aujourd'hui face à vous pour la première fois car j'ai peur pour la vie de mon père", âgé de 72 ans, a renchéri Anne-Laure Paris, la fille de Jacques. "On est face à un cas d'urgence vitale".

Le pouvoir judiciaire iranien a annoncé mardi avoir "transféré" vers d'autres prisons de la province de Téhéran des détenus d'Evine, sans en préciser le nombre ou l'identité, au lendemain d'une frappe israélienne sur ce pénitencier de la capitale, qui a fait des morts.

"A l'heure où l'on se parle, Cécile et Jacques, otages d’État détenus arbitrairement de façon cruelle et inhumaine en Iran, sont portés disparus. En droit, c'est une disparition forcée", a affirmé l'avocate de leurs familles, Chirinne Ardakani.

"Ils peuvent aussi bien avoir été transférés dans une autre prison (...) Ils peuvent être sous des décombres", ou ils pourraient avoir été déplacés "dans des lieux de détention clandestins", a-t-elle poursuivi.

Des photos du complexe pénitentiaire d'Evine fournies par le site du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online, montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d'être déblayés par des pelleteuses.

Photo obtenue auprès de l'agence de presse judiciaire iranienne Mizan Online, le 25 juin 2025, d'engins de chantier déblayant les décombres à l'extérieur du complexe pénitentiaire d'Evin à Téhéran touché par une frappe israélienne ( mizanonline / Mostafa Roudaki )

Photo obtenue auprès de l'agence de presse judiciaire iranienne Mizan Online, le 25 juin 2025, d'engins de chantier déblayant les décombres à l'extérieur du complexe pénitentiaire d'Evin à Téhéran touché par une frappe israélienne ( mizanonline / Mostafa Roudaki )

Les autorités françaises ont "eu l'assurance" que les deux Français "n'ont pas été blessés" dans la frappe israélienne de lundi, a indiqué mercredi le ministre délégué au Commerce extérieur et des Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin.

Mais "cette information vient des autorités iraniennes", ce qui est "loin d'être une garantie", a réagi Noémie Kohler, dont le dernier contact avec sa sœur remonte au 28 mai.

Les familles et leurs avocats ont pressé vendredi le ministère français des Affaires étrangères de "plaider en faveur d'une exfiltration pour cause de force majeure".

"Nous nous saisirons avec nos clients de toutes les voies judiciaires pour faire respecter le droit à la vie de Cécile et Jacques", notamment auprès de la justice française, "compétente pour sanctionner ce qui est aujourd'hui un crime qui se rapproche d'un enlèvement", a souligné Mme Ardakani.

Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l'est de la France, et son compagnon Jacques Paris, professeur retraité de mathématiques, avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran, et accusés d'"espionnage". Paris les considère depuis comme des "otages".

2 commentaires

  • 08:50

    J'espère qu'ils s'en tireront et que d'autres touristes n'auront plus l'idée d'aller, en toute connaissance de cause, dans ces pays dangereux..


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Un homme puise de l'eau d'un puits dans un quartier de Maracaibo, dans l'État de Zulia, au Venezuela, le 21 juin 2025 ( AFP / Alejandro Paredes )
    information fournie par AFP 28.06.2025 10:19 

    "A Maracaibo, on est prêt pour l'apocalypse", dit une blague souvent répétée par ses habitants. Jadis florissante, la capitale pétrolière vénézuélienne, ébranlée par la crise, s'est habituée à vivre avec les coupures d'eau et de courant, comme avec les pénuries ... Lire la suite

  • Des élèves suivent un cours d'arabe dans l'une des "Ecoles de la deuxième chance" destinées à lutter contre le décrochage scolaire, le 22 mai 2025 dans la ville marocaine de Tiflet, à une soixantaine de kilomètres de Rabat ( AFP / Issam ZERROK )
    information fournie par AFP 28.06.2025 10:17 

    Saïd Rifaï est fier. L'adolescent marocain de 15 ans a contribué à ramener plusieurs jeunes sur les bancs de l'école dans le cadre d'une campagne contre le décrochage scolaire, un problème majeur qui alimente les inégalités sociales au Maroc. "Il faut les aider ... Lire la suite

  • Antonio Lemos, aide-cuisinier à la retraite, dans une maison abandonnée où il vit, dans le quartier de Belem, à Lisbonne, le 17 avril 2025 au Portugal ( AFP / PATRICIA DE MELO MOREIRA )
    information fournie par AFP 28.06.2025 09:58 

    Faute de pouvoir payer un loyer, Antonio Lemos, un aide-cuisinier à la retraite, vit dans une maison abandonnée en plein Lisbonne, victime de la crise du logement aiguë traversée par le Portugal, où les prix de l'immobilier ont plus que doublé en dix ans. Depuis ... Lire la suite

  • Le non-respect de cette interdiction pourrait à terme être sanctionné par une contravention de quatrième classe, soit 135 euros ( AFP / Fred TANNEAU )
    information fournie par AFP 28.06.2025 09:40 

    Fumer à la plage, dans un parc, sous un abribus ou devant un lycée, c'est officiellement banni dès dimanche en France. Cette interdiction visant à protéger notamment les enfants ne concerne pas les terrasses de cafés et restaurants, au grand dam des associations ... Lire la suite